Palantir Célèste !

Le passage à vide peut être déroutant et même effrayant.

Il n'y a rien à quoi se raccrocher, le sens de l'orientation est perdu et pas la moindre indication de l'orientation est perdu et pas la moindre indication n'est disponible quant aux options et possibilités à venir.

C'est exactement l'état de potentialité pure qui a précédé la manifestation de l'univers.

La seule chose à faire est de se détendre, de s'abandonner à cette vacuité, de se laisser happer par ce silence entre deux sons, d'observer l'intervalle entre l'expiration et l'inspiration, et de chérir chaque moment de cette expérience du vide.

Quelque chose de sacré va naître.

Le Bouddha a utilisé un mot très puissant, Shunyata, que les traductions rendent maladroitement par "vide" "vacuité" "néant" "indifférencié" "espace pur"...

En anglais, shunyata est rendu par le terme nothingness "rien" que j'aimerais voir écrit "no thingness" "aucune chose", parce que le vide n'est pas un rien inexistant.

Au contraire, c'est l'existence globale vibrant d’infinies possibilités latentes, une potentialité absolue, illimitée.

Bien que non manifesté, shunyata contient tout.

Au début existe la nature, à la fin existe la nature.

Pourquoi faire un drame de ce qu'il y a au milieu ?

Pourquoi tant d'inquiétudes, d'ambitions, de désespoir ?

Le voyage va de la vacuité à la vacuité.