Palantir Célèste !

Dans cette série de lames concernant le mental, la plupart des figures sont stéréotypées ou bien embrumées, pour la simple raison que le mental influence généralement votre vie de manière soit stupide, soit oppressive.

Cette lame-ci représente un bouddha.

Il est si grand, qu'il dépasse les étoiles.

Au-dessus de sa tête règne le vide pur.

Il représente l'intelligence consciente qui s'épanouit en tous ceux qui deviennent le seigneur et maître de leur mental et sont désormais capables de l'utiliser comme le serviteur qu'il est.

Le tirage de cette carte signifie qu'une clarté cristalline est à présent possible, un détachement enraciné dans le profond silence qui règne au cœur de votre être.

Vous ne cherchez pas à comprendre en termes intellectuels.

L'entendement que vous avez atteint est existentiel, global, en harmonie avec la pulsation de la vie.

Acceptez ce don immense et partagez-le avec autrui.

Nous sommes issus de l'inconnu et y retournons.

Mais nous reviendrons, nous l'avons déjà fait des milliers de fois et le ferons encore.

Notre essence est immortelle, mais notre corps, la manifestation physique de notre réalité profonde, est éphémère, passager.

Notre enveloppe actuelle, notre entité psychosomatique, est constituée d'éléments matériels qui se fatiguent, s'usent et se désintègrent.

Notre intelligence consciente, par contre, que le Bouddha et Bodhidharma appelaient le non-mental, transcende le corps et la psyché et, de fait, dépasse tous les phénomènes.

Ce non-mental n'a ni commencement ni fin.

Il s'exprime puis retourne au silence.

Ce mouvement de balancier entre le connu et l'inconnu se poursuit inlassablement jusqu'à ce qu'en l'être humain la conscience s'éveille pleinement.

Alors, c'est la dernière incarnation, pour cette fleur épanouie il n'y aura plus de retour.

Comme elle a découvert son être profond, elle n'a plus besoin de l'école de la vie.

Les naissances et les morts successives ne sont rien d'autre qu'un apprentissage.

L'être dont le miroir intérieur est nettoyé des voiles de l'illusion a appris la leçon.

Pour la première fois, il n'ira plus du connu à l'inconnu, mais du connu à l'inconnaissable.

Le personnage de cette lame fournit une image moderne de l'âne de Buridan qui mourut faute d'avoir pu faire son choix entre un seau d'eau et une botte de foin.

Nous nous trouvons exactement dans la même situation lorsque nous restons coincé dans l'indécision et le dualisme du mental.

Faut t'il avancer ou reculer ?

Aller par ici ou par là ?

Dire oui ou dire non ?

Dans un tel état, quelle que sois la décision finalement prise, nous nous demanderons toujours s'il n'aurait pas mieux valu opter pour l'inverse.

La seule façon de mettre fin à ce dilemme est de ne choisir ni l'un ni l'autre et d'abandonner les deux simultanément.

Vous n'en sortirez jamais en établissant la liste des arguments pour ou contre et certainement pas en réfléchissant au problème.

Trouvez d'abord votre cœur puis vous écoutez ce qu'il vous dictera.

Si vous ne parvenez pas à le découvrir, sautez, tout simplement.

Votre cœur se mettra a battre tellement vite que vous saurez, sans aucun doute possible, où il se trouve !

L'homme est intérieurement divisé.

La schizophrénie est son état ordinaire, du moins actuellement.

Ce n'était peut être pas le cas dans le monde primitif, mais des siècles de conditionnements, de civilisations, de cultures et de religions moralisantes ont désintégré l'homme et l'ont rendu multi psychique, conflictuel, incohérent, une déchirure contre nature.

Mais cachée au fond de l'être humain, l'unité survit, l'âme étant une, centrée.

Les conditionnements morcellent et détruisent tout au plus la périphérie.

Son essence n'étant pas altérée, l'homme parvient à survivre, mais sa vie est devenue un enfer.

Tous les efforts du zen tendent à éliminer cette schizophrénie, à mettre fin à cette personnalité fragmentée, à libérer l'homme de son puzzle cérébral, à l'intégrer, l'unifier, le cristalliser.

Tel que vous êtes pour le moment, on ne peut pas dire que vous existez.

Vous n'avez pas de centre.

Vous êtes une foule, une place publique.

Dès que vous dites "oui" le "non" accourt.

Vous n'êtes plus capable de dire totalement "oui".

Dans de telles circonstances, le bonheur est exclu.

La souffrance est la conséquence de votre désintégration intérieure.

Dans nos sociétés, l'homme est conditionné à ne pas pleurer, à garder son sang-froid quand il est blessé et à ne pas révéler qu'il souffre.

La femme peut, elle aussi, en arriver là.

En fait, tout le monde se dit, un jour ou l'autre, que la seule façon de survivre est de bâillonner ses sentiments et ses émotions afin de ne plus être meurtri.

Si la douleur est particulièrement profonde, nous essayons même de l'éliminer de notre conscience.

Pour cela, il faut que nous nous fermions comme un bastion et devenions une sorte de bloc de glace, car secrètement nous savons que la moindre ouverture libérera la douleur et nous plongera de nouveau dans la souffrance.

Les lames multicolores du personnage de cette carte indiquent comment échapper à cette claustration affective.

Seules les larmes ont le pouvoir de faire fondre la glace psychique.

Il est naturel de pleurer et cela n'a rien de honteux.

Pleurer nous aide à évacuer la douleur, nous permet d'être gentil avec nous-même et, en définitive, contribue à notre guérison.

Vous vous sentez malheureux parce que vous êtes trop obnubilé par vous-même.

Qu'est ce que j'entends par là ?

Et que se passe-t-il exactement lorsque vous vous occupez trop de vous même ?

Vous pouvez soit appartenir à l'univers, soit vous cantonner dans votre moi.

Les deux ne sont pas possibles en même temps.

Etre centré dans l'égo signifie être séparé, isolé de l'existence.

Vous devenez une île et c'est vous même qui vous êtes entouré de frontières.

Autrement dit, vous installez une cassure entre votre moi et le non moi.

Cette rupture est l'égo, ce dernier étant synonyme d'isolement.

L'égo vous frigorifie, il paralyse votre vitalité.

Quand l'énergie est fluide et vivante, l'égo ne peut se maintenir.

Vous êtes quasiment devenus des cubes de glace, dénués de chaleur et d'amour.

N'oubliez pas que l'amour est chaleureux, c'est pour cela qu'il vous effraie.

La chaleur de l'amour fait fondre votre cuirasse.

Dans l'amour et aussi dans la joie, les séparations tombent.

Ni l'amour ni la joie ne sont froids.

La figure féminine de cette lame vit dans un paysage gris plein de nuages imaginaires.

Par la fenêtre, elle peut voir les couleurs, la lumière et la vitalité du monde.

Mais, bien qu'elle aimerait quitter sa fenêtre, ainsi que l'indiquent les couleurs de l'arc en ciel sur sa robe, elle n'y parvient pas.

Elle ressasse beaucoup trop la question : "qu'est ce qui arriverait si....?"

Demain n'arrive jamais, nous a-t-on dit et répété.

Mais nous ne voulons pas comprendre cette vérité.

Et le seul résultat que nous obtenons en reportant les choses est qu'ici et maintenant, nous sommes accablés par une sensation déprimante de grisaille, d'incomplétude, d'insuffisance, d'inhibition.

Le soulagement et l'ouverture que nous éprouvons lorsque nous avons finalement balayé nos peurs et nos hésitations est tel, que nous ne comprenons pas pourquoi nous avons attendu si longtemps.

Remettre à plus tard est tout simplement idiot.

Demain aussi, il faudra décider.

Alors, pourquoi pas aujourd'hui ?

Croyez-vous que demain vous verrez plus clair qu'en ce moment ?

Que vous aurez davantage de vitalité ?

Que vous serez plus jeune, plus entreprenant, plus vigoureux ?

Demain, vous serez plus vieux, vous aurez moins de courage.

Vous aurez plus d'expérience, votre esprit sera plus retords.

Demain la mort sera plus proche, vous tremblerez davantage, votre peur aura augmenté.

Ne remettez jamais à plus tard.

Demain ne deviendra peut-être jamais un aujourd'hui.

Si une décision doit être prise, elle doit l'être en ce moment même.

Le docteur Vogel, un dentiste, examine une jolie patiente et lui dit :

"Mademoiselle Dupont, je crains de devoir extraire vos dents de sagesse."

"Pas question ! proteste la jeune femme, plutôt être enceinte !"

"Décidez vous, répond le docteur Vogel, pour que je puisse régler la position du fauteuil"

Décidez vous.

Ne continuez pas à différer indéfiniment.

Qui prétend que le bambou est plus beau que le chêne ou le chêne plus précieux que le bambou ?

Croyez-vous que le chêne souhaite être creux comme le bambou ?

Ou que le bambou soit jaloux du chêne parce que ce dernier est plus grand et que ses feuilles changent de couleurs en automne ?

L'idée que le chêne et le bambou puisse se comparer entre eux est grotesque.

Comparer est une habitude humaine très difficile à éradiquer.

Regardons la vérité en face.

Il y aura toujours des gens plus beaux, plus doués, plus forts, plus intelligents ou apparemment plus heureux que vous.

Inversement, il y en aura toujours qui seront moins privilégiés que vous dans ces différents domaines.

La voie pour savoir qui vous êtes n'est pas celle de la comparaison.

Voyez plutôt si vous accomplissez vos propres potentialités en y mettant toute votre bonne volonté.

La comparaison génère les sentiments d'infériorité et de supériorité.

Quand vous ne comparez pas, tout cela disparaît.

Alors, vous existez, vous êtes simplement là.

Que vous soyez une broussaille ou un grand arbre n'a pas d'importance : vous êtes vous même.

Et l'existence vous veut tel que vous êtes.

Un brin d'herbe est aussi nécessaire que l'astre le plus majestueux.

Sans ce brin d'herbe, la divine nature serait amoindrie.

L'appel du pic vert est aussi précieux que les paroles d'un bouddha.

Le monde serait appauvri si le pic vert n'existait pas.

Regardez autour de vous.

Tout est nécessaire, tout a sa place.

L'existence est une unité organique.

Personne n'est en haut, personne n'est en bas.

Personne n'est supérieur, personne n'est inférieur.

Tout le monde est incomparablement unique.