Jean-Jacques Erbstein a mis au point un protocole médicamenteux pour combattre le coronavirus
Jean-Jacques Erbstein, médecin à Créhange, a mis au point un protocole médicamenteux pour combattre le coronavirus
Il avance à pas de loup sachant le sujet épineux, mais il ne s’en montre pas moins enthousiaste. Médecin généraliste à Créhange, Jean-Jacques Erbstein a testé sur ses patients atteints par le coronavirus, un protocole médicamenteux excluant la controversée hydroxychloroquine, mais mettant en avant l’azithromycine qui entre, elle aussi, dans la combinaison thérapeutique prônée par le professeur marseillais Didier Raoult. Et ses observations sont étonnantes. « Depuis quinze jours que j’expérimente cette formule, je n’ai plus ni décès, ni hospitalisation », affirme le praticien.
Prudents
Le traitement, assemblant plusieurs substances actives, découle de discussions menées sur le groupe Facebook médical « Le Divan des médecins » avec un confrère mosellan, Denis Gastaldi, et une consœur belge, Olivia Van Steen Berghe. « On a réfléchi ensemble à des alternatives thérapeutiques en se disant que par rapport à l’hydroxychloroquine, on allait rester prudent. Le professeur Raoult parle d’une association entre l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. Or, ce dernier médicament, je le connais très bien et je l’aime beaucoup parce qu’il a trois propriétés reconnues : c’est un antibiotique de la famille des macrolides, il stimule une réaction antivirale alors que ce n’est pas un antiviral, et il a une action anti-inflammatoire pulmonaire. Je le prescris au long cours aux gens qui ont des bronchites chroniques parce qu’il évite les surinfections et des hospitalisations itératives. »
À l’azithromycine, Jean-Jacques Erbstein a allié le Singulair, une molécule utilisée dans le traitement de l’asthme pour son action anti-inflammatoire. « Ensuite, on a pensé à incorporer du zinc dans le protocole pour renforcer l’action de l’azithromycine », poursuit le médecin. Puis, en dernier lieu, afin de juguler les complications de type phlébite et embolie pulmonaire, il a été ajouté au protocole une injection quotidienne d’un anticoagulant, l’héparine, à « dose préventive ».
Méthode empirique
« Depuis qu’on applique ce protocole, c’est simple, on n’a plus d’hospitalisation. J’ai un retour positif sur une trentaine de patients. Le docteur Gastaldi, sur une bonne centaine. Et le docteur Olivia Van Steen Berghe, sur une trentaine également », dénombre Jean-Jacques Erbstein tout précisant bien que ses conclusions ne reposent pas sur une étude scientifique consolidée : « C’est sûr, on n’a pas de comparaison. Notre méthode est très empirique. Mais, le résultat est là. »
Le traitement est administré au début de la maladie, lorsque l’infection est diagnostiquée. « Coïncidence, fruits du hasard, je ne sais pas… En tout cas, ça a l’air de bien se passer », termine le thérapeute qui a systématisé sa médication et est convaincu qu’il y a là matière à pousser la réflexion sur l’emploi de cet antibiotique contre le Covid-19 à l’heure où tout le monde se « focalise sur l’hydroxychloroquine, sans vraiment s’intéresser à l’azithromycine », prédominante dans le protocole du professeur Raoult.