Le Guerrier Souffre...
La vie t’a conduit sur un chemin sans issue .
Il n’y a pas moyen d’y échapper.
Le seul choix qui demeure, c’est d’accepter la souffrance.
Ne cherche pas à l’éviter.
Au contraire recherche-la, savoure-la.
Qu’elle se mêle à ta salive.
Avale-la, digère-la, assimile-la.
Qu’elle devienne partie de toi-même.
Sens les murs de ton cœur se lézarder.
Sens tes muscles écartelés.
Laisse-toi déchiqueter par la souffrance.
Considère ton inutilité.
Comme une paire de vieilles sandales usagées
que le marcheur fatigué jette dans le fossé.
Comme une bouteille vide abandonnée par l’ivrogne sans destinée.
Considère ton insignifiance …
bien réelle.
Pleure, blasphème contre Dieu, brûle son image, si nécessaire.
Ecoute le silence infini de ta solitude.
Tu es seul au monde.
Personne ne peut rien pour toi.
Tu es perdu et sans ressources.
Brisé.
Une fois de plus détruit par l’adversité.
Vas dans la profondeur de ton tourment.
Meurs en chacune des cellules de ton corps.
Mais dans ton agonie, un sanctuaire doit rester préservé :
Un fil rouge très fin court le long de ton échine.
Qu’il y soit logé un minimum de conscience et de dignité.
Et lorsque tu auras touché le fond,
Ton corps allégé refera surface et tu pourras de nouveau respirer.
Tu découvriras que tous les monstres repoussants que tu as rencontrés dans les abysses ont disparu et ne t’accompagnent plus dans ton retour à la lumière.
Ne désespère pas .
Le chemin de retour sera long.
L’important est de revenir.
Le temps est sans importance.
Seule compte la dynamique verticale de ta foi.
Tu réussiras.